Articles Blog écriture Les Aventures de la Smala

Quand la Smala revient en terre sainte !

Après quelques semaines loin du trou du cul du monde (et un voyage en terre lyonnaise pour festoyer avec une cousinade digne d’une séance à l’Assemblée Nationale après vote sur les retraites !), la Smala réserva son voyage « Famille nombreuse » auprès de la SNCF.

A l’annonce de sa commande, la direction clientèle informa la direction générale « d’un mouvement massif sur la ligne intercité sud-est/sud-ouest pouvant entraîner un retard important sur la fluidité du trafic ». Alertée, donc, la DG répercuta à l’ensemble des gares du trajet l’absolue nécessité « de porter assistance aux usagers victimes de ce déplacement massif ».

Afin de ne pas, trop, perturber les déplacements estivaux, un wagon fut affrété pour accueillir la Smala au grand complet. 

Le jour du départ, les trois contrôleurs dédiés à l’enregistrement et au parcage, répertorièrent donc :

  • Suprême et sa Trois(1), 
  • Un – qui était de retour d’un voyage en pays Cathares… et une vague conquête, 
  • Cousin Edmond, et sa (Tante) Dinde, 
  • Petunia et son Major « toudou » Hicham, 
  • Deux et son Jamie-hinceversionmoka XXS, 
  • Bibi, Edwaaaaaard et le flegmatique Cinq-et-Demi, 
  • Lord et Quatre – déprimés d’amour, 
  • Cousines Sidonie et Aglaé, 
  • TheTop et Monsieur – qui discutait pantalon slim avec Jamie-hinceversionmoka, subjugué par le bestiau, 
  • Jolicoeur – tout seul mais avec son Tigrou en peluche. 

Ils notèrent également 3 chats, 2 tortues, 3 perruches, 1 hamster, 1 lapin géant, 2 cafards, 3 écrevisses et 1 caisse d’escargots de bourgogne.

Le comptage des valises indiqua : 7 malles/cantines militaires, 10 sacs format XXL, 10 valises cabines, 1 sac à dos, 9 sacs à main, 2 gourdes, 3 thermos, 5 bouteilles de cognac, 7 paniers à pique-nique taille 3XL et un tourne-disque « un mange-disque, ignares ! » (dixit Un en mode DJ).

Quand tout ce petit monde fut installé, le train put partir avec 37 minutes de retard et des clients en panique ou en pleurs. Le contrôleur indiqua de « fermement éviter la voiture 12 et le Bar pour cause d’annexion » : Cousin Edmond, Un et Suprême avaient élu domicile dans la voiture Bar pour « boire tranquillou et taper le carton ».

Après un vent de révolte – matée par le chef de bord par un « Si vous voulez arriver à bon port, prenez sur vous, sinon, on risque de passer 48 h ensemble, je les connais, ce sont des maboules ! », le convoi prit la route et tout se déroula, presque, normalement.

Arrivés, enfin (ouf, miracle, magnifique), à Bordeaux, à l’heure – le train avait rattrapé son retard en oubliant deux gares, et les passagers qui attendaient sur les quais ! – le service « aide à la personne » fut débordé par tous les côtés afin d’acheminer l’ensemble du wagon 12 dans le TER Bordeaux/Angoulême… dont deux voitures avaient été réservées.

Après 1H15 de voyage, la Smala fut débarquée sur le quai de l’abribus, arrêt en rase campagne entre le chemin vicinal et le champ de blé. Comme à son habitude, le maire du village avait dépêché GusGus, le cantonnier, et le premier adjoint, en tracteurs avec remorques pour « récupérer les maboulets au complet ».

L’arrivée tonitruante de la Smala fut suivie aussi intensément que celle du Tour de France à Paris… Des villageois s’étant massés sur le bord de la route sur 500 mètres (oui, c’est le trou du cul du monde, hein, y’a pas tant d’habitants que cela !).

À peine entré dans la maisonnée, Suprême hurla un « A la bouffe, bordel » qui vit toute la Smala lâcher les valises, et autres possessions par terre et se ruer, tel un troupeau de gnous, vers la cuisine où les attendaient deux énormes poulets rôtis et des tonnes de patates « rissolées à la graisse d’oie, hein », préparés par la femme du maire qui tenait le café-restaurant-pmu-dépôt de pains local.

Après avoir mangé, Suprême ordonna le « rangement des valises, la libération des animaux non domestiques, déjà autonomes, l’aération des chambres du premier et deuxième étages et l’inspection du jardin et des lieux d’amusements ». 

En moins de vingt minutes, tout était classé, rangé, agencé dans les armoires, les placards, buanderie, cellier, grenier et autres coins / recoins de la maison. Une vraie organisation militaire menée avec le brio Smalien. 

TheTop et son Monsieur, peu habitués des lieux – ils préféraient prendre des vacances en/à Solidaire(2) – furent conduits dans leurs quartiers, l’aile sud-ouest-est-mais-un-peu-au-nord par un Suprême qui détailla chaque portrait de famille sur l’escalier central et secondaire. 

« Mais c’est Byzance ! » Cria Monsieur quand il vit la taille XXL de la chambre et la vue sur le jardin – et accessoirement le potager « bio et pas dégradable ! » de Cousin Edmond. 

« Non, c’est la Terre Sainte, là, en bas… » Souffla Suprême tout fier.

« Ah, oui Jérusalem, c’est magnifique » Clama Monsieur.

« Vous apprendrez, cher ami, qu’ici, je suis Dieu, donc c’est ma Terre Sainte » Répliqua Suprême.

« Laissez tomber, Suprêminou, ma moitié ne vit pas sur la même planète que nous » S’excusa TheTop qui mit un coup de coude dans le plexus de son Monsieur.

« Ah, mais il va se plaire dans le trou du cul du monde, demain matin, y’a pêche aux canards dans le parc de la mairie ! Ce sont les pré-festivités du 14 juillet ! On va bien rire » S’amusa Suprême, fier de son activité préférée.

« Chouette ! » Dit TheTop en muselant son Monsieur.

Quand Suprême partit, TheTop envoya un SMS à Bibi qui répliqua, et ainsi de suite :

« Monsieur fait la tronche à cause des canards de ton paternel, rapport qu’il ne veut pas tuer un animal ! »

« Ce sont des canards en plastique, et précise-lui qu’ils ne sont pas biodégradables et encore moins vegan ! »

« Putain, il va mourir en 24 heures ! »

« Jamie-hinceversionmoka a tenu 4 jours sans demander des anxiolytiques ! »

« La classe, ce Jamie-hinceversionmoka, respect ! »

« Il est pas libre ! »

« Je le note au cas où Monsieur veuille en finir au couteau à beurre »

« On se rejoint sur la place de l’église pour faire du roller ? »

« J’apporte les Raiders »

« Twix ! »

« Pareil ! xoxoxo »

« xoxo »

La première nuit fut très difficile pour Monsieur qui soupira, pleura, éructa et jura sur vingt générations de ne « jamais résider à moins de 5km d’un centre-ville civilisé ». 

Il s’endormit au petit matin alors que Cousin Edmond venait de hurler « Debout, y’a les canards qui nous attendent ». 

 

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  1. Qui a lu « truie ou truite » ????
  2. petite localité du centre de la Namibie à proximité du parc national de Namib-Naukluf

 

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épisode suivant : Voilà l’été… voilà l’étéééééé ! 

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