Le résumé de l’éditeur :

« An 2150. L’humanité a rejeté tout l’aléatoire et toute la cruauté de la nature. Elle vit paisiblement dans des villes-pyramides. Elle se nourrit exclusivement de plantes génétiquement modifiées, cultivées hors-sol dans des « fermes-tours ». Tout autour de ces villes, la terre est déserte. Il ne subsiste plus aucune plante ni aucun animal. Cependant, un grave danger menace ce monde d’où toute violence semble avoir été exclue : une immense « tache verte » dont l’existence (connue seulement du Gouvernement Mondial) est soigneusement cachée à la population afin d’éviter toute panique. Célio, un jeune et brillant botaniste, doit se rendre dans ce lieu inquiétant. Il est chargé par le Gouvernement Mondial de prélever des échantillons végétaux qui devraient permettre de découvrir une substance capable d’éradiquer cette menaçante « tache verte ». Là, Célio découvre avec stupeur que ce monde qu’il croyait exclusivement végétal abrite aussi d’autres formes de vie : des animaux, une petite communauté humaine survivant dans des conditions stupéfiantes, et d’inquiétantes « Intelligences Magiciennes »… « 

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J’ai découvert « La tache verte » parce qu’il apparaissait référencé « Berry », « Contes » et « écologie ». Je dois avouer que j’avais déjà vu le nom d’Anne Labbé au sujet de contes de ce joli coin de France (La Brenne).

Attention, il date de 2013, mais comme je ne connaissais pas cette maison d’édition, je n’avais aucune visu sur leurs parutions. Maintenant, je vais regarder cela de plus près !

Évidemment, de par mes racines familiales qui ont souvent posé leurs valises vers La Guerche, j’ai entendu des histoires sur la magie du Berry, les croyances et sur les fées, et autres joyeusetés qui font le bonheur des enfants curieux.

A la lecture du résumé, je n’ai pas hésité. J’ai joint le service de presse d’Alice Lyner Éditions et ils ont été sensibles à ma demande.

Anne Labbé est une conteuse, du genre dont l’héritage coule dans ses veines depuis des générations. On le sent lors de la lecture. C’est fluide, avec des descriptions imagées, pleines de poésie, de détails flamboyants, des jolies phrases et des moments de réflexions.

Ce roman d’anticipation s’étale sur 488 pages sans un seul moment de répit.

C’est comme les longues soirées contées au coin du feu, avec des histoires de fées, d’animaux, de surnaturel et de chaleur humaine.

Dès l’entame, Anne Labbé nous plonge dans ce futur uniforme, aseptisé, contrôlé, millimétré et ultra-sécurisé. Rien ne dépasse dans ces villes-pyramides et Célio, ce jeune botaniste, est l’archétype de la politique de ce Gouvernement Mondial : brillant mais lisse, sous contrôle et plein de certitudes.

Dès que Célio arrive à l’orée de cette tache verte, l’histoire s’accélère, s’approfondit et la vision sur certains problèmes de notre société actuelle.

Sous couvert de cette petite communauté d’humains vivants en marge, cachés, dans cette partie de la Brenne, la place des personnes âgées, des handicapés, ou de l’éducation des enfants.

A partir de ce moment, Célio plonge dans ce monde si différent du sien, avec la bienveillante Angeline, petite fille débrouillarde et intelligente, qui entretient une liaison magique avec une cocadrille (ou cocatrix) !

S’en suivent une initiation, une découverte, une éducation différente que Célio, au début, a du mal à comprendre, à appréhender, à ingérer. Il faut dire qu’il est confronté à tout le contraire de ce qu’on lui a inculqué pendant des années.

Ce botaniste se crée alors une nouvelle sphère, découvre des croyances, des us et coutumes ainsi qu’une nouvelle vision d’un avenir plus en adéquate avec l’ensemble des habitants de la planète, y compris végétaux, et magiques !

Cette tache verte s’étend et prend une ampleur dans notre cerveau ; nous pousse à réfléchir, à entrevoir un avenir peu radieux et des solutions éventuelles.

Bien sûr, Anne Labbé pousse le lecteur à la réflexion, à la compréhension, à l’évidente révélation de nos envies profondes, de notre destinée tracée (ou pas). Elle sait conter cette histoire avec des mots simples mais poétiques, une ambiance naturellement magique et profondément humaine.

C’est évidemment un roman d’anticipation mais l’An 2150 pourrait être demain pour nous tous, et malgré que nous soyons habitués à nos vies, nos outils de communication et notre confort, sans, bien souvent, tenir compte de la nature que l’on piétine allégrement, la vie de ces habitants de la Tache Verte fait envie ; Une vie simple, tranquille, à la fois intelligente et ouverte vers l’innovation et la technique, tout en étant en harmonie avec la nature, les animaux et la Terre.

 J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre, dense, réfléchi, intelligent, intéressant et surtout d’une acuité sur notre société et notre futur.

Le déroulé de l’histoire est conforme à ce que j’espérais, ou imaginais… Pourtant, si je devais mettre un bémol aux dernières pages, cela serait l’absence de quelques paragraphes entre Célio et Angeline.

J’ai trouvé la fin assez évidente, mais belle, pleine d’espoir, tout en étant un peu abrupte, trop rapide par rapport au passé récent de Célio et aux aventures d’Angeline.

Ce roman aurait gagné à une réflexion de part et d’autre sur leurs apprentissages, leurs peurs et leurs espoirs.

Néanmoins, cela n’enlève en rien, absolument rien, la beauté de conteuse d’Anne Labbé et à ce roman d’anticipation fascinant.

 

Titre « La Tache Verte »

Alice Lyner Éditions

Parution : 10 avril 2013

ISBN : 978-2918352440

Nombres de pages : 488

Prix (à la sortie) : 23euros

Livre envoyé gracieusement par les Alice Lyner Éditions .