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« La Goulue – Reine du Moulin Rouge » de Maryline Martin (Éditions du Rocher)

Livre envoyé gracieusement par les Éditions du Rocher.

Le résumé de l’éditeur :

« A seize ans, la future reine du cancan est blanchisseuse. Mais le soir, Louise Weber « emprunte » les robes des clientes pour courir à l’Elysée Montmartre. Celle que l’on va surnommer La Goulue se fait rapidement remarquer par sa gouaille et son appétit de vivre. Au Moulin Rouge, elle bouscule les codes en arrivant avec un bouc en laisse, détournant ainsi l’interdiction faite aux femmes d’entrer dans un lieu public sans être accompagnées par un mâle ! Immortalisée par Toulouse-Lautrec et Renoir, elle va également s’imposer dans le milieu mondain et côtoyer les plus grandes personnalités de son temps – le prince de Galles, le shah de Perse, le baron de Rothschild, le marquis de Biron… – avant de tomber en disgrâce. »

Pour mener à bien cette biographie, Maryline Martin s’est plongée dans le journal intime de la danseuse, conservé au Moulin Rouge. Elle a également consulté les archives de la société des amis du Vieux Montmartre, le service de la mémoire et des affaires culturelles de la préfecture de Police et les divers documents des bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris. A partir de ses recherches, elle a pu dessiner le portrait tendre et intimiste d’une figure incontournable de la Butte Montmartre : une femme libre, fantasque, généreuse et attachante.

Le contexte de lecture :

En fait, je suis Maryline Martin depuis ses premiers romans (son premier). J’avais acheté un peu par hasard son roman « Les Dames du Chemin » suite à un rebond sur un site Internet… puis j’avais eu l’occasion de la croiser (encore par hasard) devant l’entrée du Salon du Livre à Paris. Voyant son nom sur son badge,  j’ai promis de venir la voir sur le stand où elle dédicaçait son nouvel opus… Je suis repartie avec deux romans… et une belle discussion !

Depuis je m’intéresse à son chemin, ses écrits, ses projets.

Comment, alors, refuser de livre sa biographie de La Goulue, sur une époque qui me fascine tant ?

Ce service de Presse est autant du travail que l’assurance de passer un excellent moment avec la plume de Maryline !

Merci à elle, encore et encore pour son travail sur la place des femmes dans l’Histoire !

 

Le corps du roman :

Cette biographie évoque, donc, Louise Weber, la gamine gouailleuse de Paris, au franc-parler, aux manières populaires et à la cuisse légère (mais ronde).

Tout le monde connaît un peu (ou beaucoup) le nom de La Goulue, la Reine du Chahut (ou Cancan), la grande prêtresse du Moulin Rouge… Sa vie, son œuvre et ses amant(e)s… mais qu’en est-il vraiment de Louise, de sa vie d’avant le Moulin Rouge, de ses parents, de sa rude vie, de son après-Moulin ?

Maryline Martin nous ouvre la porte du Moulin et des pages de son journal intime !

Oui, parce que la danseuse à frou-frou a laissé un journal, précieusement conservé au Moulin et auquel Maryline a eu accès grâce au Directeur et conservateur du lieu.

Et là, à travers ses mots, les articles des journaux d’époque (ah ! Comœdia!) et la plume toujours fluide, intuitive et passionnée de cette auteure impliquée et curieuse, se dessine une vie étonnante, émouvante, à la fois rude et légère.

Parce la Goulue n’est pas n’importe qui ! C’est la Reine ! C’est la fille sur les peintures de Toulouse-Lautrec, de Renoir ; la fille qui flirte avec le Baron de Rothschild ou croise le prince de Galles.

La femme libre en un temps où le carcan (et pas le Cancan) imposait aux femmes mais pas à elle… pas tout à fait !

Et, donc, Lisa ?

J’ai dévoré cette biographie, en deux jours, qui retrace la vie de Louise Weber et de la Goulue. De cette femme qui, au sommet de sa gloire comme Reine du Moulin Rouge, décida de dompter des fauves, de vendre dans les fêtes foraines (avec un panneau signé Toulouse-Lautrec, excusez du peu), d’épouser un prestidigitateur, d’avoir un enfant de père inconnu, et de se faire attaquer par des pumas… pour finir par perdre son mari, puis son fils.

Là, La Goulue, toujours reconnue par quelques-uns, connaît une disgrâce, l’alcoolisme ; on ne se remet jamais de la perte d’un enfant, même s’il a 27 ans et des poussières.

A ce moment précis, Maryline vous dévoile la femme dernière les plumes, le champagne, et la gloire. Elle revoit celle qui n’est plus, qui ère çà et là, jusqu’à vendre des journaux devant son Moulin alors qu’une autre est à l’affiche.

On suit la longue descente de La Goulue, la femme libre qui a brûlé les planches comme les bouts de la chandelle. Elle est aussi attachante, sinon plus, que lorsqu’elle interpelait le prince de Galles !

Elle est celle que Toulouse-Lautrec avait repérée, celle que Renoir voyait nue… Louise, la petite blanchisseuse qui aimait danser avec son père, qui valsait aux bras de Valentin le Désossé, qui se rêvait ailleurs, plus grande, plus forte, plus haut.

On finit le cœur serré devant ses appels à l’aide, ses errements sur ses lieux de gloire et la plume de Maryline Martin finit par nous sentir proche de cette femme incroyable, hors (des) norme(s).

La Goulue était une Reine et elle a fini oublié de tous, mis à part quelques amis…

Enterrée sans quasiment personne, sauf Pierre Lazareff qui travaillait au Moulin Rouge, comme un vulgaire indigent. Elle sera réhabilitée au cimetière Montmartre, dans son antre, en 1992, sous l’impulsion de son supposé petit-fils (sa mère n’ayant pas été reconnue par le fils de La Goulue).

Je vous recommande grandement cette biographie dense, complète, rétablissant quelques vérités, à l’aide d’archives inédites, d’extraits de journal intime, et de belles photographies en partie centrale…

Si, par hasard, vous avez l’occasion d’aller au Moma, notamment, pensez à admirer La Goulue par Toulouse-Lautrec… C’est un physique, une présence, une époque !

Merci encore à Maryline Martin pour cette plongée dans la vie de Louise, cette Reine, cette artiste, cette femme…

***

Titre La Goulue

Éditions du Rocher

Parution : 16 janvier 2019

ISBN : 9782268101200

Nombres de pages : 207

Prix (à la sortie) : 17,90€uros

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