Livre envoyé gracieusement par les Éditions de l’Aube.

Le résumé de l’éditeur :

« Nous sommes en 1910. Quarante ans ont passé depuis la défaite de la France et l’annexion de l’Alsace­-Lorraine par l’Allemagne. Pourtant le père Morestal rêve toujours de revanche et surveille assidûment la frontière, prêt à en découdre. La visite de son fils Philippe, pacifiste convaincu, vient bouleverser l’équilibre familial, d’autant que Philippe est très attiré par la jolie Suzanne, la meilleure amie de sa femme. Lorsqu’une nuit Morestal disparaît en patrouillant à la frontière, l’incident prend rapidement un tour aussi dramatique qu’imprévu…

Paru en 1911, à la veille de la Grande Guerre, voilà ce qu’on peut appeler un roman prémonitoire ! »

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Ce roman est fluide à lire, avec des rebondissements, des descriptions autant qu’il en faut, des personnages bien trempés, surprenants et des situations qui s’enchaînent sans répit.

L’histoire de ce père belliqueux et revanchard de 70 et de ce fils avide de paix et de pardon n’aurait pas eu une telle résonance sans les émotions apportées par les « affaires » annexes.

Car ce roman est à tiroir ; il évoque autant la guerre et ses conséquences, la haine de l’autre, les rapports conflictuels entre deux « grandes nations cultivées », que le rapport père-fils, la pudeur, l’angoisse, le mensonge, l’amour, l’amitié, la fidélité, l’abnégation… Bref, les sentiments humains.

Car le principal intéressé, Philippe, fils de ce père intransigeant, est un homme droit, un homme d’honneur, qui croit en la paix, en ses idéaux et qui entend confronter son père lors d’un séjour dans la maison familiale.

Mais, il est torturé et trop fier. Sûrement.

Les aventures qui lui arrive ou qu’il provoque, mènent le lecteur à s’interroger sur sa propre conduite.

Tout au long de l’intrigue sur laquelle Leblanc ne prend jamais une position claire, le conflit intérieur s’ajoute aux maladresses, aux idéaux, aux peurs et développent, enfin, un réel sentiment d’empathie envers Philippe.

Le personnage de Marthe, son épouse, est réellement un beau portrait de femme, de l’époque ; la femme amoureuse, trop, d’un homme peu démonstratif, l’épouse trompée mais fière, la partenaire bafouée et rebelle, celle qui, à la fin, sauve l’honneur de son homme.

Ce livre qui se dévore, fait la part belle aux sentiments humains, aux lâchetés, aux coups de gueule, aux pacifistes comme aux va-t’en-guerre. On côtoie les patriotes comme les opportunités.

L’ensemble laisse le lecteur face à ses propres idées, sa propre réflexion et l’incite à se positionner, à se définir en tant qu’homme/femme d’un pays et être humain face à la valse des sentiments.

Ce livre est une belle découverte et j’ai passé un excellent moment lors de la lecture (même si j’avais envie de trucider Philippe !).

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Titre La Frontière

Éditions de l’Aube

Parution : 5 avril 2018

ISBN : 978-2-8159-2794-9

Nombres de pages : 296

Prix (à la sortie) : 14 €uros