mon « grand amour cinéma (côté acteur) » est sans aucun doute :
River Phoenix
« Explorers » -où il avait comme partenaire, le futur étonnant Ethan Hawke-. River ressemblait à un geek pour ce rôle et mes copains de l’époque se sont moqués de moi pendant des heures (jours, semaines) parce que j’avais eu l’audace de répéter en boucles qu’il était « si mignon » (à l’époque, je n’utilisais pas encore choupinet).
Le film suivant fut le choc « Mosquito Coast » que j’étais allée voir pour River et pour Harrison Ford aussi ; puis est venu « Stand By Me », et je suis tombée raide dingue de River. Il m’a fait pleurer de nombreuses fois et je me rappelle être sortie de « Stand By Me » en larmes, le mascara roulant sur mes joues sous l’œil goguenard de mon petit copain de l’époque.
Ne parlons même pas de la fin de « Running On Empty »… J’en pleure encore !
River n’était pas juste l’acteur de ma génération (on avait le même âge, ça aide, à un jour près !), il était un artiste ; il était un musicien aussi, un guitariste et avait son propre groupe (ce qui, à l’époque, n’était déjà pas incompatible).
Il était plus qu’un acteur, un porteur d’une certaine vision de la vie ; on peut m’arguer qu’il a succombé d’une overdose sur un sordide trottoir de Los Angeles, personnellement, je ne retiens pas cela contre lui. Personne ne peut dire ce qu’il ferait dans ces cas-là ; vous êtes célèbre, adulé, poursuivi par les photographes et autres paparazzi, copains comme cochons avec des musiciens talentueux mais borderline.
La pression, on connait presque tous. On a chacun notre façon de lutter contre : courir des marathons, méditer, s’isoler, boire, conduire trop vite, faire pousser des plantes, jardiner, peindre, dessiner ou même baiser à tout-va, etc. On fait juste ce que l’on peut.
River a fait de même. Mauvaise décision, sûrement, car cela nous a privé de quelqu’un de spécial et qui aurait été un très grand.
J’ai toujours regretté de ne pas le voir dans le rôle, repris par Christian Slater, prévu à son attention dans « Interview With A Vampire »… River Phoenix face à Brad Pitt, ça aurait eu de la gueule, non ?
Alors, oui, je me souviens du jour où j’ai appris son décès. C’était au matin du 1er novembre 1993 (ironie), vers six heures du matin. J’écoutais la radio et le présentateur a juste évoqué la mort « cette nuit d’Halloween d’un jeune et talentueux acteur mort à la sortie du club du Viper Room à Los Angeles ».
Étant à moitié endormie, je n’ai pas perçu le nom, mais j’ai ressenti ça comme un manque immédiatement. J’ai pensé à lui et j’ai cherché une autre radio, et le choc est arrivé cinq minutes plus tard.
C’était bien River.
La personne qui vivait avec moi à l’époque s’en rappelle encore. Mes pleurs l’ont réveillé. C’est ce matin-là que j’ai pris la décision de me faire tatouer son prénom sur la cheville. J’avais l’idée depuis un moment, mais là, c’était une évidence.
Pour les tatouages, je ne note que les choses importantes et éternelles pour moi.
Bref, aussi étonnant que cela puisse paraître, quelques semaines après sa mort, j’ai remarqué un acteur britannique dans un film nul (« Shopping ») que j’avais adoré dès son apparition à l’écran (au grand dam de mes potes qui se sont encore moqué !) : Jude Law… Comme quoi !
xx
Lisa