Articles Blog écriture Les Aventures de la Smala

Noël au balcon, y’a trop de cons !

Mais qu’il est con ce gueux ! » Hurla Suprême en voyant le paysan du coin-coin qui venait d’accrocher la banderole « Joyeux fêtes au troux-du-cul-dun-monde ! ».

« Y’a pas… elle est conne son affiche ! » Pesta Quatre.

« Y’a des fautes en plus ! » Râla Lord son Bescherelle à la main.

« C’est pathétique… honteux ! » Lança Petunia, soutenue par son Majortoutdou.

« Et il fait quoi l’édile ?? » Cria Cousin Edmond, son petit Robert sous le bras « Je vais lui apprendre la langue, moi, à ce paysan ! ».

« Naaaaaaaaaah, il a écrit troux… cet imbécile ! » S’irrita Trois en se serrant contre son Suprêminou.

« C’est champêtre, non ? » Dit Gloria qui tartinait du pain avec la confiture de prune/mirabelle/abricot pour un Quatre qui papillonnait des cils.

« Oui, amour, c’est tellement agreste ! » Soupira Quatre en les bouffant des yeux (la tartine et Gloria). 

« Depuis quand tu connais ce mot, toi ? » Questionna Suprême.

« Depuis que Bibi nous fait jouer à un jeu tous les jours » Répliqua Quatre.

« Amour de ma life, c’est quoi le jeu qui rend Quatre moins crétin ? » Demanda Suprême à une Bibi qui « bâillonnait des corneilles » (dixit Gloria … no comment), Edward sur les genoux avec une énorme cuillère à soupe de compote pomme/banane/chocolat. 

« Trouve le mot et gagne un bisou » Répondit Lord, si fier de son invention qu’il avait associé Bibi par loyauté indéfectible.

« Lord est un génie ! » Sourit Bibi alors qu’Edward venait de faire « beurk(1) » avec la compote. 

« Je suis l’amour de ta life, nuance ! » Pesta Trois en mode Che Guevara (sans pancarte mais avec un morceau de chocolatine à la main).

« Mais oui, mon sucre roux zéro calorie… évidemment que tu es mon pommier rosé, mais bon, Bibi c’est la prunelle de ma prune qu’elle est trop belle, intelligente, drôle, comme son papounet d’amour à elle qu’elle est top » Exposa Suprême en envoyant des bisous virtuels à sa fifille.

« Ouais Bibi forever ! » Cria Lord.

« Heu, pardon, mais on peut revenir à la banderole outrageante pour la langue française ? » Râlèrent Un et Cousin Edmond.

« Faut en référer au bailli ! » Plaida Flower.

« Et lui demander d’organiser une dictée mensuelle pour sortir ces gueux de la bouse linguistique ! » Proposa Tante Dinde. 

Suprême sortit sur le trottoir et hurla à Gus-Gus, le cantonnier chéri de la Smala qu’il fallait « sévir contre les cons du trou-du-cul qui confondent Bescherelle et béchamel ! ».

« Va donc quérir le premier magistrat ! » Précisa Cousin Edmond à Gus-Gus.

« Oui, Monsieur Edmond… j’y cours. Au fait, j’ai pêché deux truites arc-en-ciel, vous les voulez ? » Lança Gus-Gus en prenant son élan vers la maison du maire.

« Aboule, Raoul ! » Répondit Cousin Edmond sous les applaudissements de Un et Lord, grands bouffeurs de poissons d’eau douce.

Une demi- heure plus tard, tout le conseil municipal se tenait sous la banderole « infâme » et essayait de faire comprendre au paysan, fier de sa trouvaille, qu’il faudrait « y apposer quelques corrections »… Le quatrième adjoint qui ne voyait pas où se situaient les fautes, plaida pour « traductionner en occitan pour éviter tout souci postérieur ».

Suprême lui tendit le Larousse « édition spéciale » en lui montrant que « traductionner n’existe pas, ni en occitan, ni français, ni en martien, nigaud ! ».

S’en suivit une bataille sur les mots, les maux, et autres définitions, qui mit le maire en émoi… Il avait beau vociférer, personne ne se taisait.

La vieille demoiselle, aux premières loges – la banderole était au-dessus de son jardin – appela la gendarmerie pour signaler « une bagarre de chiffonniers qui menacent le représentant de l’Etat ».

Arrivés sur place en mode « tranquillou, bilou, c’est encore dans le village des maboules », les gendarmes constatèrent qu’un tracteur-élévateur avait été positionné sous la banderole et que le premier adjoint essayait de corriger les erreurs avec du papier-collant et des post-it.

« On répare quelques erreurs à la va-vite » Précisa le maire en rassurant les gendarmes « Une collation est en cours d’organisation à la salle des fêtes pour apaiser les esprits littéraires ».

« Faut un S à trous, en fait » Signala un des gendarmes.

« Mais n’importe quoi ! » Hurla Lord « Un trou, des trous… S c’est le pluriel ».

« Mais y’a souvent plusieurs trous, Monsieur Lord » Renchérit le Colonel des gendarmes.

« Pas dans ce cas, ce village est unique ! » Dit le Maire, fier.

« Mais vous allez mettre quoi sur la banderole, alors ? » Lança la vieille demoiselle.

« Douce nuit, les simplets » Rit Suprême sous le regard énamouré de Trois.

« C’est beaaaaaaaaaaaaau » Cria le Conseil municipal dans son ensemble.

« C’est vrai que la nuit est douce dans le trou-du-cul du monde ! » S’enorgueillit le deuxième adjoint.

Soudain un hurlement retentit derrière le troupeau :

« Hérétiques, blasphémateurs, impies ! Qui a mis une banderole dans mon église, au-dessus du petit Jésus qui proclame « Le fils de vieux » ? ».

À ce jour, personne ne s’est dénoncé et les festivités s’annoncent tendues, le curé refusant de célébrer les offices et ayant cadenassé l’église de l’intérieur !

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  1. Tout le monde capte qu’il a vomi et a arrosé les plus proches membres de la Smala ?

Episode suivant : Qui a piqué la fève ?

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