Livre envoyé gracieusement par les Editions Slatkine et Cie
Le résumé de l’éditeur :
Ce récit est le roman vrai de Nejiko Suwa, jeune virtuose japonaise à qui, en 1943, Joseph Goebbels offre un Stradivarius pour célébrer l’Axe Berlin-Tokyo.
Nejiko l’ignore alors, le violon appartient à un Français, Lazare Braun, musicien juif spolié et assassiné par les nazis. Elle ne arvient pas à jouer de l’instrument. Tous les violons ont une âme. L’histoire du Stradivarius la hante.
Après-guerre, Félix Sitterlin, le narrateur, est chargé par les autorités de la France Libre de retrouver le violon volé. Il rencontre Nejiko. Elle finit par lui confier son journal.
Pour écrire ce premier roman, Yoann Iacono, 39 ans, a enquêté plusieurs années en France, en Allemagne, au Japon et aux États-Unis où il a eu accès à des fonds d’archives aussi inédits que son sujet. Il a choisi le mode romanesque non pas pour mentir vrai mais parce que, comme l’écrivait Mark Twain, « si la réalité dépasse la fiction, c’est que la fiction doit rester crédible, pas la réalité ».
Le contexte de lecture :
L’ayant aperçu dans les « sorties » de janvier, puis sur la Story Instagram d’une auteure fan de violon, j’avais envie de lire… j’ai eu l’occasion de le demander à Slatkine et cie et j’en suis très heureuse.
Comme vous le savez, donc, depuis le temps, cette période est mon domaine de prédilection et je suis toujours curieuse de lire sur le sujet.
La spoliation des biens lors de la Seconde Guerre mondiale est un des points sur lequel j’aime beaucoup me documenter. Je savais que des objets, autre que les tableaux, avaient fait l’objet de vol et autres joyeusetés…
Bref, je me suis plongée dans cette histoire de cadeaux de l’Axe…
Merci à Slatkine et Cie pour ce SP dont je me faisais un plaisir de lecture…
Le corps du roman :
Côté histoire, c’est la découverte d’un prodige violoniste japonaise. Nejiko Suwa qui est une enfant-star au japon et qui va partir de son pays afin d’apprendre des meilleurs maîtres… Elle est douée, jolie, obstinée et dédiée à son art. Elle ne pense qu’à la musique et ne regarde rien autour.
Quand, en juin 1943, afin de renforcer les accords de l’Axe, entre l’Allemagne et le Japon, Nejiko, alors à Berlin, reçoit des mains du ministre de la propagande (entre autres) Joseph Goebbels un « stradivarius », elle ne se pose aucune question… l’instrument mythique ne peut être un progrès… leur union sera parfaite…
Pourtant l’instrument va lui résister…
L’auteur a pris le parti d’un narrateur, Félix, qui, au travers de sa propre vie, ses découvertes, explique qu’il a été mandaté à la sortie de la guerre pour découvrir l’origine de ce violon… car il fait partie des objets (terme général) qui ont été volés, spoliés, aux juifs pendant la guerre par un service spécial dédié à cette rafle pas comme les autres.
A travers les rencontres, son « enquête », on apprend à qui était ce violon, pourquoi il résiste, mais elle, Nejiko n’en a cure… Elle reste extérieure à l’idée politique, accepte les cadeaux et autres reconnaissances des alliés du Japon, car l’art est universel… elle ne veut pas savoir et ne s’en étonne même pas.
Et, donc, Lisa ?
Comment expliquer mon ressenti….
De Berlin à Paris, de Paris, à Tokyo, de Tokyo à Bedfort aux USA (en résidence surveillée par les américains), des USA à Tokyo et en Europe, Nejiko trace sa route, ses amours, ses succès et ses déboires…
L’auteur expose des extraits de carnets, de bulletins, de fascicules, de journaux d’époque afin de renforcer les arcanes de l’itinéraire de ce violon… et déroule l’Histoire et l’histoire du couple Nejiko/violon.
Pourtant, et malgré les faits historiques pointés (survolés souvent pour faire la place belle à Félix et sa découverte du Jazz, ses potes célèbres, etc.) – Nankin, la spoliation des juifs, les horreurs de la guerre, les conditions de femme, les codes moraux, etc. –, et l’histoire intéressante de cette virtuose, cela ne m’a pas fait vibrer…
J’ai eu l’impression d’être étrangère à l’histoire qui se déroulait… je lisais ça sans émotion, même dans les moments les plus « dramatiques » pour Nejiko… une sorte de flottement qui, malgré l’intérêt de l’histoire, je le répète, m’a étonné…
Sachant que c’est une thématique et une période que je connais très bien, je m’attendais à une biographie plus aboutie… mais le parti pris (volontaire de l’auteur, malgré de grandes recherches) romanesque du personnage de Félix n’a pas pris avec moi… je me suis retrouvée à la porte…
C’est donc, paradoxalement, un vrai bon moment de lecture mais une petite déception quant à la forme… le potentiel est là, l’histoire aussi, l’intérêt de la vie antérieure de ce violon aussi, mais on effleure mais on ne touche pas…
Pour la petite, petite, histoire, après le décès de Nejiko, c’est son neveu qui possède le violon et le cache encore jalousement refusant tout expertise, puisqu’il y a un doute sur le fait que cela soit réellement un Stradivarius… pas le fait qu’il était volé… sans, c’est une évidence !
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Titre Le Stradivarus de Goebbels
Éditions Slatkine et Cie
Parution : 7 janvier 2021
ISBN : 9782889441716
Nombres de pages : 268
Prix (à la sortie) : 17 euros