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« La Cité de feu » de Kate Mosse (Sonatine)

Livre envoyé gracieusement par les Éditions Sonatine.

Le résumé de l’éditeur :

France, 1562. Les tensions entre catholiques et protestants s’exacerbent, le royaume se déchire. Le prince de Condé et le duc de Guise se livrent un combat sans merci. Les huguenots sont persécutés, les massacres se succèdent. À Carcassonne, Marguerite Joubert, la fille d’un libraire catholique, fait la connaissance de Piet, un protestant converti dont la vie est en danger. Alors que la violence commence à se déchaîner dans la région, le couple se retrouve bientôt au centre d’un vaste complot, lié à une sainte relique. Leur quête va les mener vers une ancienne forteresse, où sommeille un secret enterré depuis des décennies.

Le contexte de lecture :

Depuis 2018, et surtout 2019, je reçois régulièrement les sorties des Éditions Sonatine… et l’année dernière, elles furent à l’origine, a minima, de 2 gros coups de cœur livresques (Requiem et 1793) et d’une découverte, thriller, en la personne de Tony Cavanaugh.

Évidemment, cette année, à réception du catalogue des sorties 2020, j’ai examiné avec grande attention les parutions… et là, dès les premières pages, j’ai été happée par deux phrases « France, 1562. Les tensions entre catholiques et protestants s’exacerbent, le royaume se déchire » et deux noms de ville : Toulouse et Carcassonne.

Férue d’Histoire, avec un cœur occitan, et attaché à cette période, ce livre qui ne pouvait que me plaire… roman historique, guerre de religions, France, sud-ouest, complots, souffle, fresque, femmes fortes, garçons ambigus…

J’ai donc demandé à faire partie des destinataires…. Et Sonatine a accepté avec grande gentillesse… comme toujours.

L’Histoire de cette période, ces lieux m’étant familiers, j’avais hâte de me plonger dans ce roman épique, pendant la période des fêtes.

Le corps du roman :

Dès le début nous sommes au milieu du 16e siècle, 1562, entre Carcassonne et Toulouse, entre fervents catholiques et huguenots chassés et pourchassés en pleine 1ère guerre de religion.

D’un côté, nous faisons la connaissance de Marguerite Joubert, dite Minou, malgré ses quasi 20 printemps, fille d’un honnête libraire carcassonnais, veuf, aînée de deux sœur et frère qu’elle adore.

A ce moment précis, son père est souffrant, tourmenté par la mort de son épouse adoré, soumis à un inquisiteur, ce qu’il tait. Minou gère la librairie familiale, tant bien que mal ; librairie connue pour diffuser toutes sortes de pensées, entre livres autorisés et livres plus protestataires (si ce n’est réformiste).

D’un autre, nous suivons Piet, franco-hollandais, protestant, qui telle une anguille, passe d’une ville à l’autre avec, dans son habit, un bien précieux qui va attiser toutes les convoitises en ces temps troublés.

La jeune fille est grande, jolie, avec des yeux vairons ; le garçon est fort joli, débrouillard, reconnaissable à sa chevelure rousse et, principalement, affublé d’un ennemi, son ancien meilleur ami, arriviste, Monsignor Valentin (Vidal pour les intimes) qui vise la tête de l’évêché de Toulouse (a minima).

Évidemment, me direz-vous, les deux protagonistes sont se rencontrer, se croiser, de recroiser, d’aider, s’aimer, à Carcassonne, à Toulouse, sur les routes, puis dans un lieu qui est le centre du roman…

Car, entre deux aller-retour en cette année 1562, une ombre noire rôde, complote, ourdit, empoisonne, maudit, et entend des voix…

Pourtant, les pages se tournent, les personnages se rapprochent, conspirent, font confiance, sont malmenés, partent d’ici pour là et y revenir…

On découvre les humeurs, les états d’esprits, la vie derrière les rideaux, la condition des femmes, la vie rude ou oisive, les intrigues de couloir, les heurts religieux mais également la tolérance et l’amour de son prochain.

Mais, cela serait trop en dévoiler que de raconter qui, pourquoi et le pourquoi du comment…

Et, donc, Lisa ?

Ce roman historique, documenté, détaillé (mais pas trop), avec des personnages sympathiques, vils, étonnants, fourbes ou soumis, est une fresque avec un beau souffle, entrecoupés de pauses romanesques et de détails historiques. Il peut rappeler, bien évidemment, les fresques et autres sagas livrés sur le sujet (guerres de religion, amour, trahison), notamment de par sa couverture qui rappelle tant un autre auteur anglais majeur…

Il faut signaler que Kate Mosse connaît la région (pour y vivre de temps en temps, à Carcassonne), l’histoire des lieux, et a une plume très agréable, fluide, et les 600 pages passent comme un songe.

On s’attache à Minou, sa sœur Alis, sa tante, son frère Aimeric, le fougueux adolescent, Piet, sa maison de charité, ses amis, y compris aux ennemis qu’ils se font çà et là.

On suit leurs aventures, leurs retrouvailles, la fuite en avant, les errements et les révélations.

Alors, oui, l’histoire d’amour entre Minou et Piet est évidente dès le premier regard ; oui, on sent bien que le lourd secret de son père a une relation avec certains protagonistes et notamment l’ombre noire… ; oui, on anticipe vite le destin de Minou etc.

Néanmoins, tout cela est si bien décrit, imaginé, raconté, épique, virevoltant et plantant bien le décor, expliquant les tensions de la France de l’époque, les conditions des femmes (et des enfants, etc.), que « La Cité de Feu » est un roman qui ne peut pas laisser indifférent.

Il m’a fait penser, pour le contexte et l’histoire contrariée (un peu) à « Mademoiselle de Paquelin » de Jocelyne Barthel que j’avais lu il y a quelques années…  en nettement plus lyrique, moins lourd et plus chantant (merci à l’Occitan, cette belle langue, cette belle culture !).

***

Titre La Cité de feu

Éditions Sonatine

Parution : 23 janvier 2020

ISBN : 9782355847639

Nombres de pages : 608

Prix (à la sortie) : 23 €uros

 

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