Articles Blog écriture Les Aventures de la Smala

En mai, c’est encore plus fleuri dans la Smala (surtout quand Suprême est à la manœuvre).

« Bordel de moiiiiiiiii » Gueula Suprême alors qu’il tenait sa serfouette à panne et fourche.

« Non, mais punaise des bois de merde ! » Renchérit Cousin Edmond qui brandissait son râteau fleur cinq dents.

« C’est merdique, ça ! » Râla Un avec son transplantoir dans la poche arrière de son Jeans.

« Mais quelle bande de cons par ici !? » Pesta Petunia en s’appuyant sur son plantoir à bulbes.

« C’est la merdasse ! » Pleurnicha Trois avec sa fourche à rosiers.

 « Quel foutoir, putain ! » Renchérit Cousine Sidonie en exhibant sa binette à une Cousine Aglaé qui s’appuyait sur son balai à feuilles.

« Fait chier ! » Hurla Bibi armée de son grattoir.

 « Putain de dieu ! » Couina Quatre affalé sur sa fourche à bêcher.

« Qu’est-ce que c’est que ces langages, nom d’une pipe ! » Interrogea Jamie-hince-version-auburn avec son petit Lu® à la main (son copieux petit-déjeuner).

« On nous a piqué l’arbousier ! » Répondit Tante Dinde qui fait tournoyer son couteau de sol.

« Et ? » Dit Jamie-hince-version-auburn, inconscient de l’hystérie de la Smala.

« Amouuuuur, on nous a volé un arbuste, putain ! » Précisa Deux avec son ébrancheur.

« What’s up, mate ? » Clama Cinq-et-Demi en tapotant l’épaule de Jamie-hince-version-auburn, son nouveau meilleur pote (au grand dam de Deux !).

« Ils ont paumé un arbre ! » Répondit ledit Jamie-hince-version-auburn, en lui claquant la bise.

« On nous a volé un arbre !!!!!!!! » Hurla Suprême « mon arbousier chéri !!! ».

« Une bouse ? » Demanda Cinq-et-Demi.

« Mais qu’il est con ! » Tonna Un « Un arbre à fraises !! ».

« On a, aussi, touché au Cornouiller mâle ! » Couina, soudain, Trois agitant la binette de Cousine Sidonie façon fleuret !

« L’arbre est en Cornouailles ? » Questionna Jamie-hince-version-auburn.

« Wales, niiiiiiice ! » Renchérit Cinq-et-Demi.

« Deux, Bibi d’amour, tenez vos hommes, bordel ! On parle de nos possessions les plus précieuses… après mes livres !! » Râla Suprême en essayant de calmer la binette de Trois, qui voltigeait dans l’air depuis deux minutes.

« Amour, laisse Suprême régler cette catastrophe familiale ! » Susurra Deux en se lovant, elle et son ébrancheur contre son Jean slim préféré.

« Shut up, darling… on a des soucis plus importants que tes ancêtres gallois, merde ! » Répondit Bibi qui câlinait Quatre pleurant « son petit fraisier » dans son tablier de jardinière.

« Où est le bailli, nom d’une pétale de rose !? » Cria Cousin Edmond en direction du pauvre cantonnier qui était arrivé en courant en entendant des hurlements chez la Smala.

« Hé, toi, le balayeur du dimanche, va quérir le bourgmestre, c’est une affaire immensément sensible ! Y’a des voleurs dans le trou du cul du monde ! » Eructa Suprême, soutenu vocalement par Trois et Petunia qui pleuraient en cœur (aux chœurs, aussi !).

« Mais on peut aller acheter un nouveau fraisier, non ? » Dit Jamie-hince-version-auburn avec l’appui mimé de Cinq-et-Demi qui ne comprenait qu’un mot sur dix depuis le début.

« Un nouveau fraisier ???? Malheureux !!! » Cria Cousin Edmond « Outraaaaaaage, imbécile, trou du cul, c’est un arbousier, dont on cause, pas d’un vulgaire plant de fraise sauvageonne ! ».

« Calme-toi, mon trésor, tu vas avoir une attaque…. » Plaida Tante Dinde en fusillant du regard des deux pièces rapportées.

« Un arbousier planté par les délicates mains de feu GAT…. » Pleurnicha Cousine Sidonie avec le renfort aux sanglots de Cousine Aglaé, Deux et Bibi (qui se ne remettait pas de la connerie de ses ex et actuel maris !).

« GAAAAAAAAAAAAAAAAAT » S’égosilla en cœur la Smala.

« Un si vif arbuste… quasi centenaire !! » Renchérit Tante Dinde, drapée dans son (in)digne tablier de jardinier avec un gros cochon imprimé sur le ventre.

« Une merveille, la prunelle de notre jardin ! » Râla Quatre en regardant Lord renifler le sol.

« Ça sent le tabac, Supréminou » Dit Lord, à grands renforts de moulinets de bras, en bon chien truffier !

Dix minutes plus tard, tout le conseil municipal était accoudé à la haie du jardin smalien et écoutait depuis lors la tirade de Suprême sur l’historique de TOUS les arbres, arbustes, plants et autres brins d’herbe de la Smala…

Après une délibération rapide (Cousin Edmond et Un ayant avancé leurs bêche et râteau assez près de la barrière), le Maire dépêcha le troisième adjoint à la jardinerie la plus proche, sous la surveillance de Lord et Bibi, « les deux plus dégourdis », pour l’achat « sur les deniers municipaux de divers arbustes y compris un arbre à fraises pour calmer les esprits ».

Evidemment, Lord, toujours aussi vif, souffla à Bibi un mythique (mais non entendu par la Smala, encore heureux, sinon on avait droit à une nouvelle Révolution !) :

« Sur les deniers… qui sont payés par nos impôts locaux ! ».

La Smala fut donc à l’œuvre deux jours plus tard, outillage de jardin en mains, pour planter (et surtout agencer… et ce fut épique !) les nouveaux « bébés » à grand renfort de chansons populaires (merci, donc à Claude François, Dalida, Carlos, etc. pour vos contributions !).

 

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Épisode suivant : Le mariage exprès du Major Hicham et de la Belle Petunia

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