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Avis aux Mufles en tous genres !

Dernièrement (enfin cet été), la belle Brune (elle se reconnaîtra) m’a répondu « Quel Mufle ! » à propos d’une mésaventure avec un élément masculin.

Je dis élément car à ce niveau-là, cela relève uniquement d’un cas spécial (et j’espère unique). En tant que filles, nous avons toutes croisé certains de ces grossiers personnages qui, selon le style, la région ou même l’habillage, pouvaient être qualifiés de mufle…

Pourtant, à côté de ce damoiseau-là, les autres font office de « crétins à tendance drôle » ou boulets.

Cette anicroche m’a donné une idée…

Quelques phrases à ne pas prononcer sous peine de se voir affubler de l’étiquette « Mufle » qui est rédhibitoire pour nous (florilèges des réflexions entendues par les filles interrogées) :

  • « Merci ça me fait plaisir »…. Suivi lendemain (ou surlendemain) par l’inévitablement peu compréhensible « je te le rends car ça n’est pas dans mes goûts » ou « ça me gêne, je ne peux pas accepter » !
  • « Ah, oui, c’était sympa mais si j’ai dit oui, c’était par politesse» : bienséance marche aussi, mais ça fait très vieille France qui n’assume pas !,
  • « Ton avis m’importe plus que les autres » suivi par la rectification quelques heures plus tard « J’ai pris cette décision, contraire à ce que tu penses, parce que honnêtement je ne t’écoutais pas ; je t’ai demandé ça par habitude »,
  • « ça fait du bien de faire du sport» suivi de près par l’assassin « Evidemment, ceux qui ne font pas de sport sont immanquablement des fainéasses à mes yeux »,
  • « Je suis content pour toi, tu le mérites» suivi par quelques semaines après « Mais de quoi tu parles ? Ah, ça, mais c’est du passé et puis, je me devais d’être poli, non ? »,
  • « Sérieusement, tu es très jolie avec» suivi par, quelques heures plus tard, « Moi, les filles portant des baskets, je trouve ça horrible »,
  • « T’as déjà essayé ça ?» suivi par « Bon, après, tu fais comme tu veux, mais quand on prend pas de risque, c’est un peu nul, non ? »,
  • « Je suis toujours à ton écoute, tu le sais » suivi immédiatement par le décrochage du portable, l’envoi du SMS et la sortie pour « communication urgente sur le taux de PH de la piscine »,
  • « Tu es vraiment la fille la plus incroyable ! T’es trop adorable et pleine de qualités !» suivi quelques semaines plus tard par le « J’ai trouvé la perle, la fille incroyable, adorable, pleine de qualités ! Jamais rencontré une fille pareille, avant elle ! »,
  • « J’aime être avec toi parce que l’on se s’ennuie jamais» suivi par la sublime réplique dite en société « Faut dire que pour ne pas m’emmerder, j’ai uniquement recours au sport, car dans la vie, je m’ennuie vite ! ».

Certaines m’ont précisé que, quelque fois, ce genre de phrases est un système de défense pour rester insondable ou impénétrable aux « communs des mortels » ou envers des personnes qui ne sont pas « intéressantes » et que les convenances font qu’on n’ose pas les « virer d’entrée de jeu ».

Mais quel est l’intérêt de perdre du temps à dire ce genre de phrases à quelqu’un qui ne nous intéresse pas ?

La manipulation ?

Le plaisir de faire mal aux autres ?

De se valoriser ?

Ou tout simplement de se cacher de peur d’affronter la seule réponse à donner à un mufle : le plaisir (de lui en coller une, de lui dire en face qu’il est un gros con, de lui faire « sa connasse » avec œillades pour le planter devant son meilleur pote… ?).

Je rappelle au passage que le plaisir est une sensation agréable et recherchée qui peut rimer avec contentement, volupté, satisfaction, délices, régal, jubilation…

« Le sage poursuit l’absence de douleur et non le plaisir. »

Aristote, Ethique à Nicomaque (VII, 12)…

Mais qui veut être un sage ?

xx

Lisa

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