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Les chasseurs claquent la porte, adieu le cochon !

La nouvelle fit le tour du canton élargi dès le dimanche matin à 11h45.

L’Abbé, fraîchement nommé, avait lu les nouvelles des paroisses et avait évoqué une « retraite de la fédération locale des chasseurs de toutes les fêtes véganes ». 

Le premier rang applaudit, le deuxième envoya des SMS d’informations aux renégats attablés dans les bars aux alentours, et les autres rangs ruèrent dans les brancards (et accessoirement dans le bénitier).

« Z’êtes sûr de l’information, l’Abbé ? » Cria Un assis sagement entre la Comtesse et Trois qui comptait les ailes des anges sur les vitraux. 

« Je la tiens du Président des Chasseurs, lui-même ! » Lança l’Abbé.

« C’est la merde ! » Cria un paroissien en sortant en trombes. 

Deux heures plus tard, et quelques verres d’apéro, le canton était en mode urgence absolue. Le maire du village d’à-côté le trou du cul du monde avait convoqué l’ensemble de ses collègues du coin (15 maires qui avaient dû quitter le repas dominical en plein foie gras à la truffe et sous menace de divorce au retour) à la salle des fêtes ; le président de la fédération locale des chasseurs avait été sommé de se « pointer illico sous peine d’annulation des licences chasse / pêche / traditions ».

Les présidents des comités des fêtes du canton étaient arrivés ventre à terre (mais bouteille à la main) pour « voler dans les plumages de ces cons de chasseurs ». Suprême avait pris la tête de la fronde avec Riri et Fifi les deux patrons des fêtes du trou du cul du monde bis et ter (oui, ça pullule ce genre de coin dans ce département touristique). 

L’abbé avait proposé sa médiation « avec l’aide du Patron » et le maire du point de ralliement avait accepté en lançant qu’une aide « du bon Dieu ne pouvait pas faire de mal, si y’a des morts après la réunion ».

« C’est quand même beau un pays laïc ! » S’extasia Fifi.

Quand le Président des chasseurs expliqua la position de sa fédération, Un, assistant un Suprême tout rouge (et sa gnôle de prune 10 ans d’âge !), rua dans les brancards et fonça dans le tas de chasseurs. Les maires et présidents des comités suivirent le mouvement.

Suprême, monté sur une table, affrontait le Président de la Fédération à un « je te tiens, tu me tiens par la barbichette », sous les hourrah de Riri et Fifi qui étaient trop saouls pour se lever du banc. 

« Hé ho, ça suffit ! » Tonna l’Abbé qui venait d’éviter le jet d’une cruche de vinasse « premier prix du canton ». 

« Toi le cureton, demande à ton chef à plume de raisonner ces imbéciles ! » Hurla Un.

« Messieurs, je suis sûr que l’on peut trouver un arrangement à l’amiable ! » Geignit l’homme d’église, dépassé de tous les côtés par la baston générale.

Quand Trois arriva sur place, alerté par un SMS d’Un qui disait « Suprêminou en mauvaise posture face à Loulou le rouge (rougeaud serait plus adapté !) », la salle des fêtes ressemblait à une mêlée de rugby lors du Crunch, aux pires heures de la rivalité franco-anglaise.

« Mais c’est Azincourt ou quoi ? » Gueula Tante Dinde aux côtés de Trois.

« Je fonce ! » Hurla Cousin Edmond en claudiquant vers la masse au sol.

« Choupinou, fais attention, tu n’as pas ta gaine renforcée ! » Clama Tante Dinde.

« Laisse, amour, je vais les égruger ! » Tonna Cousin Edmond sa gourde en métal à la main.

« Suprêminou d’amour, descends de cette table, tu vas te faire mal, mon pruneau ! » Implora Trois qui envoya un SMS à Bibi larmoyant d’émojis tristes « Mon roudoudoudoudoudou chasse un chasseur ayant chassé ». 

« Jamais, je vais le pulvériser ce chasseur du dimanche ! » Répliqua Suprême en assénant un coup de poing dans l’estomac du président qui s’écroula sous la table…où l’Abbé était planqué !

« Une fête du Cochon de lait, ça se respecte, bande d’idiots du village ! » Cria Un.

« Lequel de village ? » Demanda le Président, collé au curé.

« Ben, tous ! » Dit Trois « C’est Monsieur l’Abbé qui l’a dit ! ».

« Ah, ouais, on laisse tomber la fête annuelle du cochon à cause des végans du comité des fêtes cantonales. Ils veulent du tofu fumé désormais » Plaida le Président.

« Pas de ça chez nous ! » Hurla Suprême en dégainant son téléphone.

« Suprêminou, descends de là ! Tu vas glisser ! » Couina Trois en voyant arrivé la réponse de Bibi « Il se démerde avec les chasseurs ayant chassé… moi je préfère le veau au cochon ! ».

« Mais Monsieur Suprême, nous, on veut bien continuer la fête du cochon mais ils sont virulents les végens ! » Expliqua le Président, contrits. 

« Qu’ils essaient de venir avec leurs algues fumées ! Je vais leur en faire bouffer de la luzerne ! » Râla le maire du trou du cul du monde bis.

« Bien dit, le bourgmestre ! » Applaudit Un.

« Et si on allait leur rendre visite à ces amateurs de brindilles ? » Proposa Riri, passablement bien irrigué !

« Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis » Hurlèrent tous les hommes présents.

« Top-là Président ! L’amicale du trou du cul du monde organisera une fête du cochon… et certains finiront à la broche s’ils se pointent ! » Gueula Suprême toujours sur sa table, mais désormais collé à Trois qui l’avait attaché à elle par sa ceinture.

« On va les fumer les brindilles » Proposa Fifi, légèrement cuit.

« En route ! Aux armes, aux osselets, aux pioches et aux piques ! » Lança Cousin Edmond sous le regard effaré de Tante Dinde.

Quand Bibi arriva, la salle des fêtes ressemblait à un champ de ruines après la bataille(1)… 

 

 

 

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  1. Osgiliath… la bataille des ruines… il faut la référence, ici !

 

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Episode suivant : Les FlowerPower reviennent en force !

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