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« Partiellement nuageux » d’Antoine Choplin (Éditions La Fosse aux Ours)

Livre envoyé gracieusement par les Éditions La Fosse Aux Ours.

Le résumé de l’éditeur :

« Ernesto est astronome dans le modeste observatoire de Quidico au Chili. Il étudie les nuages de Magellan, une galaxie naine. Il vit seul dans ce territoire mapuche avec son chat, Le Crabe et Walter un vieux télescope peu performant.

 Lors d’un voyage à Santiago, dans l’espoir de trouver le financement pour une pièce (lame de Schmidt) de son télescope défectueux, Ernesto ne peut s’empêcher de visiter le musée de la Mémoire où une photo de Paulina, sa fiancée disparue durant la dictature de Pinochet le plonge dans un passé douloureux.

C’est dans ce même musée qu’il fait connaissance d’Ema qui porte elle aussi une histoire lourde. Ils devront surmontés les blessures jamais cicatrisées de cette terrible période. »

Le contexte de lecture :

J’ai la chance d’avoir de belles propositions de la part d’une attachée de presse qui travaille avec quelques maisons d’éditions dont le catalogue me sied aux yeux.

Pour ce livre, le communiqué de presse ne pouvait pas me laisser de marbre… Le Chili ! Un des pays que j’aime et dont l’Histoire m’a toujours passionné ! Vous noterez, sur les photos, que la carte du Chile orne les murs de mon bureau… carte faite il y a plus de 25 ans pour un devoir à l’Université !

L’histoire, donc, d’Ernesto et Ema ne pouvait pas se refuser.

En sus, le livre était fin et promettait un aller/retour rapide dans le sud chilien !

Et, donc, Lisa ?

J’ai été happée par cette histoire douce-amère où les heures passées et sombres du Chili rejaillissent sur les vies de deux personnes meurtries a posteriori.

Ce roman d’Antoine Choplin est l’un de ces ouvrages qui mettent du baume sur votre cœur, même si l’histoire vous en arrache un morceau.

L’écriture est fluide, les phrases courtes, avec un langage parlé assez brut mais que la poésie de l’ensemble arrondit.

Le livre est court, dense, intense sans pour autant être lourd ou indigeste. Bien au contraire, on s’en délecte !

L’histoire d’Ernesto, cet homme meurtri par la disparition de l’amour de sa vie, en plein carnage politique chilien, tristement célèbre, vit avec son Crabe-chat, son Walter de télescope, dont une pièce est en cours de remplacement, les Mapuche et Magellan… la constellation. Le titre fait donc référence à la fonction d’Ernesto et au passé de son pays.

C’est un homme simple, rêveur, poète, un peu décalé, solitaire et solidaire. Il est empli de nostalgie, de tristesse mais, pour autant, il sait apprécier la nature, l’amitié, la beauté et la vie toute simple.

L’auteur dépeint Santiago, Valparaiso, et le lieu d’habitation d’Ernesto avec une minutie poétique. Tout est entre lumière écrasante et coins plus sombres. On passe d’un musée à l’éblouissement d’une place de la capitale, à un bus sur une route chaotique à une cachette près de l’océan. Tout est clair-obscur, tout est à la fois lumineux et ténébreux.

L’Histoire se mêle à l’histoire de la rencontre d’Ernesto et d’Ema qui portent un secret, un chagrin et qui

s’apprivoisent doucement.

Ernesto est là, dans son observatoire, loin de la renommée mondiale de celui du désert de l’Atacama, plus au sud ; il vit chichement entre nature et tradition des Mapuche, peuple originel, avec des oiseaux, un chat prénommé Crabe et un carnet de dessins. Il possède surtout une photo de Paulina, son amour, perdu dans les soubresauts armés chiliens.

Son attachement à Walter, son télescope, est le but de sa vie, ju

squ’à sa rencontre avec Ema, qui est à la recherche d’une vérité qui la ronge.

Leur ballet amoureux est vraisemblablement l’un des plus touchants que j’ai lu depuis longtemps.

Leurs sentiments et leurs blessures sont à fleur de peau et on ressent toutes les interrogations, toutes les peurs, et les envies d’Ernesto et Ema.

Je me suis laissée porter par les aller-retour d’Ernesto, sa commande pour réparer son Walter, les ronronnements de Crabe, les discussions avec ses voisins Mapuche, sa rencontre avec Ema, le fantôme de Paulina, et même sa peur viscérale d’avoir mal, à nouveau.

Ema est un joli personnage qui, hantée par une révélation familiale, reste mystérieuse mais chaleureuse.

Antoine Choplin touche au cœur et offre un écrin à ce magnifique pays et à ces habitants avec un livre plein de poésie, d’amour, de blessures, de traditions et superstitions ; un roman beau, fort, brillant, contrasté et envoûtant comme le Chili peut l’être.

Je recommande ce livre pour les amoureux des mots simples, des belles histoires et ceux qui ont un cœur battant et vaillant !

***

Titre Partiellement Nuageux

Éditions La Fosse aux Ours

Parution : 17 janvier 2019

ISBN :  978-2-35707-139-1

Nombres de pages : 144

Prix (à la sortie) : 16 euros

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