Là, encore, c’est la faute à mes grands-parents !
A force de raconter leurs passés, leurs aventures, leurs transhumances européennes, cela devait arriver. Ils m’ont raconté leurs souvenirs des deux premières Guerres Mondiales, ce qui n’a pas manqué de piquer mon intérêt.
Celui sur le Moyen-âge, les châteaux et les guerres en général vient de mon père.
Je dois à un de mes oncles celui pour l’Amérique du Sud et la Russie.
Pour ma part, je me suis forgée toute seule un intérêt majeur :
- l’histoire de l’Allemagne entre 1919 et 1949
- ainsi que l’Histoire de la Russie entre 1790 et 1953.
Vous comprendrez bien, alors, que je suis passionnée d’Histoire ; plus particulièrement de celles de l’Angleterre, de la Russie, de l’Irlande, ainsi que de celle de la Hongrie et du Chili.
En réalité, je suis accro… Et ne parlons même pas des livres d’Histoire…
Si, tiens, parlons-en !
Je ne les compte plus (plus la peine) et le pire, c’est que je collectionne sur quelques personnages historiques qui augmentent mon quota annuellement…
L’une des plus importantes collections est celle consacrée au Maréchal Erwin Rommel ; Elle ne se résume pas qu’aux livres, mais aux magazines, quotidiens d’époque, photographies, etc.
« Un vrai nid à vieille poussière » comme disent mes proches.
En fait, je connais la cause de cette addiction : l’héritage familial. Nous sommes issus de cultures, de religions, de pays différents et notre patrimoine est inscrit dans notre sang.
J’adore fouiller dans les arcanes de la généalogie familiale, même si certains m’ont rendu un peu parano, voire hystérique (cette propension à faire des enfants sans se marier !), ou bien complètement extatique (enfin une révélation !).
Je suis heureuse d’avoir cette lignée, ces histoires individuelles ou collectives ancrées en moi, d’avoir partagé avec les anciens, d’avoir « vu » le passé car je sais à quelles cultures j’appartiens, à quels pays je dois cette curiosité ou cette pudeur, ou à quelles religions je peux me référer.
L’Histoire en général ne doit pas être négligée. Jamais.
On doit l’appréhender des « trois côtés » : le pour, le contre, et les neutres.
Par exemple, je cite souvent le film « The Reader ».
En parlant avec des plus jeunes, ils sont souvent radicaux dans les jugements. Ils disent ne pas comprendre qu’une femme, en l’occurrence une gardienne de camp, ait pu vivre librement après la Deuxième Guerre Mondiale, sans être inquiétée (sauf des années plus tard…). Pour eux, c’est incompréhensible, car ils savent ce qui s’est passé alors.
Pourtant, rien n’est simple. L’Histoire est l’Histoire car elle est passée. Sur le moment, personne ne sait comment cela va tourner, dans quel sens l’Histoire va basculer.
En jugeant la personne de notre perspective, en sachant la finalité, il est facile de condamner quelqu’un.
L’Histoire doit être vue avec le recul du moment évoqué. On ne doit jamais lire un livre d’Histoire en supposant des réactions que l’on n’aurait pas eues en prétextant connaître la fin. Il faut occulter ce qui suit le moment M. Anticiper comme si on y était, sans jamais perdre de vue c’était une autre époque, d’autres mœurs, d’autres éducations.
Comment clamer « je n’aurais pas trahi mon pays » lors d’une conférence sur la Résistance alors même que le mouvement de résistance n’existait pas et que vous étiez seul(e) face à un tortionnaire qui avait gagné brillamment ?
Comment savoir qu’à la fin la résistance aurait le dessus ?
Il est facile de dire « non » quand on sait que la cause est juste, bonne et gagnée à terme.
Lorsqu’on se retrouve face à un révolver ou qu’une personne aimée est en joue, ignorant même qu’il y a une issue, il est plus difficile de ne pas faire « dans l’urgence ».
C’est la raison pour laquelle j’aime l’Histoire. Parce qu’elle pousse à se questionner sur notre conduire en des temps troublés, à réfléchir sur une situation, avec des données partielles.
Elle me fascine car lorsqu’on pense aux millions de personnes qui sont passé avant nous sur terre, il est évident que notre devoir est de ne pas les oublier.
L’avenir n’est déjà plus à nous, il appartient à la génération à naître.
Et puis, l’Histoire ne se juge pas sur le présent…
On se revoit dans cinquante ans ?