reprise d’un article du blog en date du 27 avril 2019
Livre envoyé gracieusement par les Éditions Aux Forges de Vulcain.
Le résumé de l’éditeur :
Au mois de mai 1816, le poète anglais Lord Byron, son médecin et secrétaire John Polidori, Mary Godwin (future Mary Shelley) et le philosophe et poète Percy Shelley séjournent près de Genève. Le soir, réunis autour du feu, ils aiment se lire à haute voix des poèmes sur les vampires. Par une nuit particulièrement agitée, ils décident de se divertir en écrivant chacun une histoire de fantôme. Mary Godwin, qui avait dix-neuf ans, commence ce qui allait devenir Frankenstein ; Lord Byron écrit un fragment sur un vampire aristocrate appelé Darvell.
À partir de ce fragment, Polidori, alors âgé de vingt-et-un ans, écrit Le Vampyre(1819).
Un étranger arrive à Londres. Il séduit hommes et femmes, mais semble enveloppé de ténèbres. Qui est-il ? Se pourrait-il qu’il soit une créature maléfique ?
Dans ce bref roman, Polidori invente la fgure moderne du vampire, en croisant les légendes qu’il a recueillies en voyageant avec Byron, et un portrait peu flatteur de son employeur, aristocrate séducteur, froid et destructeur.
Immense succès des années 1820, ce texte inspire suites et adaptations théâtrales. La continuation la plus connue est ici reproduite à la suite du texte de Polidori : Le Comte Ruthwen ou les Vampires de Cyprien Bérard (1826), un récit empreint de romantisme noir.
Le contexte de lecture :
Je pense que cela n’est désormais plus un secret pour vous, j’aime les éditions Aux Forges de Vulcain et leurs romans !
Là, encore, j’ai reçu deux romans dont Le Vampyre, (également édité en 2012) avec une postface signée par l’auteur d’Uter Pandragon et l’éditeur lui-même !
Évidemment, un livre sur les vampires (ou même un seul !) ne pourrait que m’attirer… Quand on est abreuvé(e) depuis l’adolescence à Bram Stoker, Murnau, Dreyer et Anne Rice !
Je remercie encore David Meulemans pour sa confiance et ces lectures en SP.
Le corps du roman :
Tout d’abord, soyons clairs, il y a trois lectures différentes dans un seul livre !
Le premier est de John Polidori… qui était le médecin et secrétaire de Lord Byron. Tout le monde (ou presque) connaît l’histoire qui a donné les fondations de Frankenstein (par Mary Shelley, à l’époque encore Mary Godwin) en 1816. Tout ce petit monde (Byron, Polidori, Shelley, et Godwin) s’ennuyait en vacances et a décidé d’écrire une histoire de fantôme pour combler l’ennui… Lord Byron a écrit un morceau de texte sur un vampire nommé Darvell, et Polidoria écrit « Le Vampyre », partant de ce texte, …
C’est le premier texte soumis au lecteur. Un étranger arrive à Londres, séduit hommes et femmes (les envoûte) mais il est terriblement mystérieux… Serait-il un être maléfique ?
En quelques pages, Lord Ruthwen hypnotise le lecteur comme Polidori, dans un style ampoulé, pompeux mais terriblement efficace et très 19e !
Ensuite, vient une nouvelle de Cyprien Bérard (avec une note de Charles Nodier qui adapte Vampyre au théâtre vers 1820) : « Lord Ruthwen ou les Vampires »… qui nous invite (attention toutefois) à suivre les personnages entrevus chez Polidori et développant une histoire dans l’histoire, avec un détour par la Moravie.
Enfin, une postface de l’éditeur himself et d’un de ses auteurs, Thomas Spok (l’auteur d’Uter Pandragon, donc !) qui revienne sur le mythe et les racines (du mal ?).
Et, donc, Lisa ?
Allez, avant d’entamer votre lecture, jetez un coup d’œil par-dessus votre épaule (au cas où…)… et plongez dans les méandres du mythe du vampire.
Ces deux nouvelles (de Polidori et Bérard) sont aussi attractives qu’inquiétantes.
Que cela soit bref, intense et troussé avec une écriture dense, lyrique, intelligente et ambitieuse pour Polidori ou fluide et plus aisée pour Bérard, le chemin de Lord Ruthwen nous tient en haleine. Il est là, tapi, aux détours d’un bal, d’un dîner, d’un couloir, d’une forêt. Même lorsqu’il n’apparaît pas, il est là, dans notre esprit.
Toute la force de ces récits réside dans l’approche du lecteur par rapport au mythe des vampires. Bien sûr celui de Bérard ne possède pas l’originalité de Vampyre mais elle a l’avantage de développer, sur la longueur, les divers personnages.
Enfin, comment ne pas parler de la postface de David Meulemans (l’éditeur) et Thomas Spok qui flirte vers la conférence sur un mythe, revisitant ce monument de la littérature, laissant le lecteur au cœur du fantastique, prêt à fondre sur les classiques du genre !
Ce livre multiple et passionnant est à mettre entre toutes les mains qui aiment le côté sulfureux de ce mythe et qui vampirise le papier et les pellicules depuis fort longtemps !
Bon, après, si vous sentez un petit frisson vous parcourant l’échine, je vous aurais prévu(s)…. Regardez par-dessus votre épaule (eh, non, pas tous les vampires ne ressemblent à Louis de Pointe du Lac) !
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Titre Le Vampyre
Éditions Aux Forges de Vulcain
Parution : 1er février 2019
ISBN : 9782373050554
Nombres de pages : 240
Prix (à la sortie) : 18€uros