Livre envoyé gracieusement par les Éditions Antipodes par la masse critique Babelio.
Le résumé de l’éditeur :
Pendant plus de septante ans (de 1918 à 1990), l’acte fondateur du régime soviétique, « la Grande Révolution Socialiste d’Octobre », se commémore et se donne à voir sous la forme d’un spectacle grandiose lors du 7 novembre, permettant au pouvoir soviétique de se mettre en scène.
D’abord organisées sous la forme d’une parade militaire et populaire, les commémorations d’Octobre sont à l’origine d’une immense production iconographique.
S’éloignant vite de l’iconoclasme révolutionnaire, les pratiques commémoratives varient les supports, allant des banderoles aux films en passant par les affiches, les photographies, les tableaux, la vaisselle de porcelaine, les cartes postales, les timbres, les médailles, les documentaires filmés, la musique ou encore les monuments.
Parfaitement maîtrisé en URSS, le spectacle de la Révolution s’exporte aussi. Dans les pays “frères”, mais encore dans les démocraties occidentales, l’image commémorative est reçue, réappropriée ou détournée, se pliant aux impératifs politiques et aux nécessités locales.
Dix-sept spécialistes de l’histoire de l’Union Soviétique et de culture visuelle décortiquent dans cet ouvrage illustré les aspects les plus connus, mais aussi ceux dont l’importance a longtemps été ignorée, d’un siècle de commémorations de la Révolution d’Octobre, en URSS comme ailleurs.
Cet ouvrage inaugure une nouvelle collection intitulée « Univers visuels » donnant la part belle aux images dans un format album, en proposant un choix d’illustrations riche et pertinent, accompagné de textes solides scientifiquement, mais lisibles par un large public.
Le contexte de lecture :
Je m’inscris que très rarement à la Masse Critique de Babelio principalement car je préfère faire mes choix personnels… mais, de temps en temps, je jette un coup d’œil aux livres proposés (et qui sont rarement des envies pour moi)… car recevoir un livre gratuitement n’est pas une motivation pour moi.
Seulement, depuis deux mois, je tournais autour de l’envie (bis) de replonger dans l’Histoire de l’U.R.S.S. et je l’avais même annoncé dans mon point Histoire…
Quand j’ai aperçu ce livre, je me suis dit, c’est un signe !
Le corps du roman :
Ce livre est très didactique.
C’est un livre sur une période que j’aime beaucoup et que je fascine depuis longtemps.
Dois-je en dire plus dès maintenant ??
Des auteurs, des thématiques, des illustrations, des explications, des analyses, le tout richement et visuellement beau…
Et, donc, Lisa ?
La célébration du 7 novembre se fixe pour objectif : unifier, légitimer et mobiliser ; fonctions principalement remplies, en URSS, par les défilés au fil du temps et des évolutions qu’ils vont subir : de carnaval politique, festif et quasi-spontané des premières années aux mécaniques répétitives, pompeuses et bien huilées, de plus en plus militaro-patriotique, dans les dernières décennies.
Cependant le point le plus développé de cette culture visuelle est les « objets-miroirs », qui révèlent une très riche iconographie en haute couleur.
Au gré des pages, on y parle de la genèse de cette chorégraphie festive, qui dès 1918, s’épanouit dans un contexte difficile. Autour des années 1920, cette procession figure au premier plan, sous la forme initiale, donc, d’un véritable carnaval politique, célébrant les réalisations économiques du régime ou qui tournent, de temps à autre, en ridicule, les ennemis de la Révolution (capitalistes en tête de gondole, etc.)…
Dans un autre chapitre, on évoque également « La conquête de l’espace urbain par la Révolution », abordant les villes et le principe même de la ville nouvelle. On note d’ailleurs qu’au premier temps de la Révolution seuls le présent et l’avenir étaient célébrés.
Dans un autre article, l’auteur nous expose des memoriam postaux, des timbres, enveloppes ou mêmes tampons spéciaux ; tous manifestations de l’étendu mondial du régime (irradiant à travers le monde).
On passe ensuite à la peinture à travers les expositions organisées au cours des années 1920 et 1930 pour l’anniversaire de la révolution et de la création de l’Armée rouge. Ce marque plus particulièrement l’exaltation du présent mais aussi les résultats de l’industrialisation et de la planification (merci aux plans quinquennaux).
Les affiches communistes françaises ne se sont pas en reste (ni oubliées), idem pour les revues illustrées en Europe occidentale entre les deux guerres mondiales qui célèbrent l’URSS (et la russification) ainsi qu’un certain folklore visuelle, très soviétique (rouge, marteau, faucille, etc.).
Le cinéma est présent dans ce culte visuel, comme, par exemple, la révolution d’octobre vue par le prisme des films soviétiques tel qu’Octobre, Moscou en Octobre ou la Fin de Saint-Pétersbourg… on apprend qu’un film d’animation de 1968 a été réalisé sur le premier jour de la révolution… Bien sûr les documentaires issus des pays baltes ne sont pas laissés de côté ainsi que la musique… Tout cela pour célébrer, encore et encore, l’ambition, l’emphase, la grandeur pour cet évènement majeur…
On en parle des statuts, des objets commémoratifs ?
Bref, ce livre est aussi varié que riche, cultivant toutes les couleurs de la révolution, étalant tout ce spectacle visuel imposé et qui perdure encore maintenant quand on parle de ce régime soviétique…
C’est hyper intéressant, visuellement captivant, bien rédigé, accessible à tous… bref, cela a comblé mon intérêt pour cette partie de l’histoire russe !
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Titre Le spectacle de la Révolution La culture visuelle des commémorations d’Octobre
Éditions Antipodes
Parution : 25 septembre 2017
ISBN : 9782889011353
Nombres de pages : 304
Prix (à la sortie) : 29€