Livre envoyé gracieusement par les Éditions French Pulp.
Le résumé de l’éditeur :
À travers une succession de crimes dignes du Chien des Baskerville, de jeunes policiers vont être confrontés à la violence sociale et humaine d’une grande cité de banlieue.
« Et la violence ne se combat pas par la violence… » ; c’est ce qu’aimerait prouver Jef, le flic idéaliste et lâche, mais sa collègue Hélène, bouffie de mal-être, a de la rage à revendre, quant à Tracy dont le frère est mort lors des attentats de Paris, c’est de vengeance dont elle rêve.
Dans un thriller ténébreux et spectaculaire, leurs voix, celles des retraités, parents, filles et fils de banlieue vont s’exprimer avec lucidité et mélancolie.
« Comment rester humain dans un monde qui vous déteste ? ». Une enquête où se multiplient les pertes et les désillusions, pour un final de guerre.
Le contexte de lecture :
Je suis régulièrement les éditions French Pulp parce qu’elles offrent un catalogue remarquablement bien étoffé et intéressant… et je reçois régulièrement les communiqués de presse…
Donc, cette fois, après le dernier (excellent) Stanislas Petrosky et son « Opération Requiem », j’ai eu envie de ce polar…
Le résumé parlait de lui-même et cette ambiance glauque et contemporaine (et urbaine) me semblait un excellent moment de lecture.
Je remercie donc, encore, l’équipe de French Pulp pour leur confiance !
Le corps du roman :
Dès le premier chapitre, on comprend vite que l’on va être plongé dans un tourbillon, une noirceur impossible à anticiper (sauf pour l’auteur… et le lecteur qui a l’esprit bien tordu !). Il faut donc être prêt pour la plongée (même pas en apnée) dans les entrailles d’une banlieue lambda française.
Les chapitres courts intitulés par « Bat XX » (bâtiment) racontent une histoire, un évènement, un moment de vie, un doute, un espoir, un désespoir, une lumière dans le noir pour chaque protagoniste plus ou moins impliqué dans l’histoire fil rouge…
On voit arriver les dégâts, les blessures personnelles, les rancœurs, la vengeance, la folie des hommes, petit à petit, subrepticement mais avec une force brute ou une violence latente.
Dès le début, on est happé, on prend les coups autant que les personnages et les méfaits faits aux victimes glacent le sang (et il en coule, croyez-moi !).
Jacques Olivier Bosco nous bouscule, nous bascule dans le vide avec délectation et s’arrange pour nous surprendre aux détours d’un chapitre.
Les personnages essayent tant bien que mal de vivre – ou survivre – une vie ordinaire, de bien faire leur travail, d’aimer, de ne pas sombrer et de se fournir de la réalité. Ils sont des gens ordinaires, flics comme voyous. Ils s’abîment, s’appuient, s’entraident ou enfoncent l’autre pour rester la tête hors de l’eau.
La noirceur de l’âme n’est jamais aussi laide que l’auteur veut nous le faire croire… y compris les plus bêtes…
Et, donc, Lisa ?
C’est incroyablement addictif ! J’ai passé mes heures de transport à humer cette atmosphère noire, sombre, irrespirable et j’en étais très heureuse ! Le paradoxe complet…
À travers une succession de crimes, des policiers et des gens ordinaires vont être confrontés à la violence sociale, sociétale et humaine d’une grande cité de banlieue.
Dans ce thriller ténébreux et spectaculaire, toutes les voix se mêlent, s’entremêlent, gueulent, se provoquent, s’aiment, se séparent, et s’expriment avec lucidité et mélancolie, à toutes époques. On alterne, dans les différentes parties, les passés, les raisons qui ont poussé l’un comme l’autre à commettre une action, une exaction, un acte de bienveillance ou de lâcheté.
Tout le monde porte sa croix, sa violence, sa honte, sa rage et son envie, quel qu’il soit.
C’est violent, doux, puis cru et doucereux ; tous les sentiments s’expliquent, tous les personnages, des plus intenses au plus fades (tout étant relatif !) luttent, se déchirent et accentuent l’ambiance glauque, irrespirable et font de ce polar une bombe à retardement !
Une enquête criminelle est forte, nous emporte partout d’une façon violente mais rapide, noire et finit en apothéose !
Un vrai polar jouissif, violent et bien réel, malheureusement, devrais-je dire !
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Titre Laisse le monde tomber
Éditions French Pulp
Parution : 4 octobre 2019
ISBN : 9791025106525
Nombres de pages : 357
Prix (à la sortie) : 19€uros