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Le lapin a encore fait des siennes dans la Smala

Lord, Quatre et Bibi étaient à plat ventre depuis deux heures, traquant les œufs de Pâques dans le jardin familial, à l’initiative de Trois qui avait organisé « la chasse aux noeunoeufs » provoquant une excitation peu commune dans la Smala.

Il faut dire que Trois avait mis les petits plats dans les énormes… elle avait acheté l’équivalent de deux ans d’œufs, lapins et poules de Pâques cette année.

Lorsqu’elle avait lancé la chasse, avec son plan diaboliquement incompréhensible (il y avait des flèches dans tous les sens sur le plan avec « indices »), la quasi-totalité de la Smala s’était désolidarisée du jeu.

Pétunia était allée, en cachette, acheter un gros carton de chocolat « aux éclats d’amande grillée », Tante Dinde avait commandé deux immenses œufs « hors de prix » chez un chocolatier parisien (et avait prié pour qu’il n’y ait pas de casse !) et Suprême avait fait livrer des chocolats à la liqueur en provenance de son fournisseur officiel à quarante kilomètre de la maison familiale(1).

Cinq-et-Demi étant « un sujet étranger », il n’avait pas été convié à la chasse ; tout comme Deux – qui faisait du camping avec Jamie-hince-version-platine, Jolicoeur – qui soignait son cœur meurtri par le départ de Deux, chez sa mère au Puy-du-Fou, les Cousines Aglaé et Sidonie – qui étaient en cure à Roscoff, avec le « bel officier de la Royal Navy » et Cousin Edmond qui « arbitrait le jeu » allongé dans sa chaise longue estivale avec Tante Dinde à ses côtés, sous un plaid écossais et trois couettes hivernales.

Quant à Un, il était au grenier et avait entrepris de « relire tout Proust » pour une raison que personne ne s’expliquait.

A l’heure dite, Lord, Quatre et Bibi, qui avait laissé Edward à Cinq-et-Demi avec une seule recommandation, « ce truc ne boit que de l’eau ou du lait, merci ! », avaient dévalé les escaliers de la maison, bondi dans le jardin et, la truffe au vent (frais), avait ratissé tous les massifs.

Quatre, plus alerte (et léger), avait été désigné pour « voguer de branche en branche » dans les divers arbres fruitiers au cas où Trois ait eu la même idée qu’en 1978 quand elle avait accroché des poules dans les arbres… à trois mètres de hauteur… ; acte ayant causé la chute (lourde) de feu GAT du pommier bicentenaire.

Lords, méticuleux, avait été affecté au ratissage des massifs floraux, armé de son « peigne spécial ramassage de feuilles à l’automne » et d’une loupe. Cousin Edmond le surnomma « Sherlock Aulne » rapport à l’arbre au fond du jardin, sous les regards énamourés de Tante Dinde et de Pétunia.

Quant à Bibi, elle avait ratissé large : souffleur de feuilles, coupe-haie et détecteur à métaux… Elle sautillait de massifs en massifs, découpant des pans entiers de mauvaises herbes et avait un peu (beaucoup) taillé dans le lilas de Cousine Sidonie « pour dégager l’horizon chocolaté ».

Trois, montée désormais sur son échelle spéciale « ramassage de cerises », hurlait des indications à réveiller tout le bourg….

Ce qui ne manquait pas d’énerver « Jo l’asticot », éleveur de cagouilles de son état !, qui appela le maire en lui demandant de « calmer les dingos de Pâques, sinon, j’en fais tourner un à la broche ! ».

Le maire arriva, donc, à la barrière, et essaya de parlementer avec Trois qui gueula comme un goret à la « trahison anti-tradition ». Suprême, alerté (mais pas alerte), fendit la foule (Cousin Edmond, Tante Dinde, Pétunia, Un en provenance du grenier) et invectiva le premier magistral dans une tirade parue, a posteriori, dans le journal du curé le mois suivant :

« Trois a le mérite de vouloir conserver des traditions pascales, alors oui, elle crie comme un cochon qu’on égorge, soutient les trois limiers affamés de la voix, mais c’est pour mieux montrer la voie divine, la voie suprême… vers une réincarnation d’un autre élément de la nature : le chocolat… Elle croit profondément à la résurrection du petit Jésus, n’allez pas lui pourrir la seule croyance non révolutionnaire bolchévique avec laquelle elle me bassine depuis des siècles ! Pâques, c’est 4 jours, en comptant le vendredi saint… car la semaine Sainte, c’est abstrait pour elle… comme le carême… elle boulotte depuis le 1er janvier non-stop ! »

Le maire reconnut que Trois œuvrait pour la « renommée » du village et que lors de la réunion cantonale, il avait été félicité trois fois pour la « chasse aux œufs grandiose et délirante qui fait rire tout le canton pendant des heures avec toutes ces photos publiées sur les réseaux sociaux du coin !! ».

Il faut préciser, aussi, que Trois était, souvent (tout le temps), déguisé en poussin jaune fluo … avec des oreilles de lapin rose !

Pendant ce temps, Cinq-et-Demi recevait un courriel qui allait faire souffler un vent de folie dans la Smala !

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(1) Maine Giraud pour les soiffards !

 

Épisode suivant : La Smala prépare les J.O.

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