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In Memoriam des Poilus 

La Grande Guerre a, comme dans tous les villages et villes de France, causé de nombreuses victimes parmi la population. Saint-Martial Viveyrols a perdu 21 hommes entre 1914 et 1918. J’ai toujours été intriguée par ces hommes, qui sont devenus, par mes recherches, « mes hommes ». J’ai vécu avec eux pendant quelques mois et je suis heureuse qu’ils soient reconnus dans ce papier.

Voici, donc, « mes » hommes qui sont morts pour la France, selon l’ordre du monument aux morts :

François Champarnaud

Marcel Cazenave

Paul Blois

Fernand Audigay

Jean-Louis Mastrenchard

Roger Blois

Albert Rougier

Louis Forgeron

Émile Mesnard

Pierre Gouin

Jean Bregeat

François Etourneau

Ulysse Elie

Louis Monceyron

Georges Elie

Roger de Gandillac

Émile Moreau

Henri Roby

Etienne Trijassou

Adolphe Trijassou

Élie Moreau

Albert Bertrand

Dans le cimetière, parmi tous, il y avait un nom sur une simple pierre, sans fioriture, ni plaque d’émail pour célébrer la mention « Mort pour la France ». Une simple mention gravée dans la pierre « Louis Geandraud, Mort pour la France ».

Je passais devant à chaque fois pour aller chercher de l’eau. Je saluais sa mémoire en lui disant à haute voix :

 « Bonjour Monsieur, belle journée, n’est-ce pas ? ».

Cela faisait rire les vieilles du village (et amies de ma grand-mère) qui avaient, pour certaines, « bien connu » le garçon en question.

Louis Geandreau (l’orthographe de l’état civil) est resté spécial à mes yeux car même s’il n’est pas enterré dans un carré terreux et il réside, en esprit, ici sans le côté « mémoire des poilus » de ses autres camarades de la Grande Guerre.

Je me suis attachée à lui (entichée aussi).

Sans le connaître vraiment, j’ai trouvé triste que sa « tombe » soit toujours non fleurie, sans visite, avec de la terre à l’intérieur de l’enceinte en pierre. J’ai fait des recherches notamment dans la bibliothèque familiale et j’ai trouvé mon poilu.

il est alors devenu comme un vieil ami à qui je rends visite à chaque fois et à qui je parle, quelque fois, comme à un vieux compagnon de route.

Louis et moi (oui, on est désormais un peu intimes), on a une relation particulière. Je lui apporte des fleurs et un peu de présence, et lui, me donne ses mots.

Car Louis Geandreau est né à la Roche-Chalais en Dordogne (à une bonne trentaine de kilomètres de mon village) le 2 janvier 1885. Il vivait normalement, sans plus de gloire que les autres.

Il était juste un garçon particulier qui écrivait de la poésie et du théâtre en vers.

Ses écrits sont restés quelque part dans les greniers de nos grands-parents, dans certains vieux livres ou dans les vieilles bibliothèques perdues dans les cantons environnants.

Edmond Rostand disait de lui « Il avait l’enthousiasme alerte et spirituel. C’est un vrai poète » et Camille Le Senne rajoutait que « son théâtre est mieux que du théâtre, c’est du rêve ».

xx

Lisa

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