Il y a quelque temps quelqu’un a évoqué le concept de bonheur.
J’ai été étonnée par le fait que ce mot avait l’air un brin « inconnu » pour la personne qui conversait avec moi (enfin converser… c’est beaucoup dire, il faut souvent lui tirer les vers du nez, sachant qu’elle préfère largement demander que répondre… c’est dommage, car ses raisonnements et conversations sont, en général, assez brillants quand elle s’en donne la peine, mais cela est un autre sujet qui ne sera pas évoquer ici !).
Le bonheur est immatériel, oui, en effet, et il est aussi subjectif.
Un million d’euros va me rendre heureuse, mais, mis à part le côté matériel de la chose, vais-je pour autant avoir ce sourire et cette plénitude que l’on ressent quand on est heureux, ivre(s) de bonheur ?
Pour moi, le bonheur ne tient pas dans les choses matérielles.
Posséder, c’est intéressant, mais cela n’amène rien de plus que du concret (jetable la plupart du temps). J’ai perdu des objets pour lesquels je disais « ne pas pouvoir vivre sans »…
Vous savez quoi ? J’ai survécu.
Je vous l’accorde, j’y pense de temps en temps, cela fait encore un peu mal, mais ce n’était que des objets.
L’important pour avoir ce sentiment de bonheur, c’est les souvenirs personnels : les instants passés avec quelqu’un que l’on apprécie (aime, admire, etc.), le livre qui nous a touché, le film ému, le concert où on a déconnecté, le paysage sublime, la nuit longue et douce, etc. Tous ses moments ou ces choses que l’on vit, lit ou regarde et qui marquent notre esprit, notre vie, notre vision des choses à jamais.
Des exemples qui, selon moi, sont que du bonheur :
- Ce film qui vous a ému, vous attendrira encore longtemps, même si vous ne le regardez plus jamais, car il est dans votre mémoire, votre cœur, et que vous ressentez encore tout le bonheur que vous avez éprouvé lors de son visionnage.
- La conversation avec quelqu’un que vous aimez qui vous redonne ce supplément de confiance en vous.
- Le trajet en train à écouter de la musique en regardant défiler le paysage qui vous amène vers votre chez-vous.
- La vision d’une personne chère et le son de sa voix le matin (ou le soir).
- Le livre que vous pourriez « relire » les yeux fermés, qui porte encore les stigmates (un peu de Banania écrasé ?) de votre lecture dans le grenier familial.
- Cette chanson que l’on vous a dédiée lors d’un bal. Le garçon est parti, votre histoire d’amour avec, mais reste la mélodie et ce côté Peter Pan qui ne vous quitte pas lorsque vous l’entendez.
Et puis, il y a aussi les bonheurs quotidiens :
- Ouvrir les yeux le matin
- Marcher sous la pluie, le nez au vent, les cheveux qui frisottent et s’en avoir cure
- Plonger son regard dans celui de l’autre en toute sécurité
- Lire le message de quelqu’un qu’on aime le matin et qui dit simplement « bonjour ! »
- M’asseoir face à l’océan (mer) et écouter le roulis des vagues
- Ecouter une chanson en boucle et adorer ça
- Mettre mes fesses sur la luge et me casser la figure en moins de trente secondes chrono
- Passer une soirée avec un/une ami(e) à refaire le monde, le quartier, et évoquer ce que l’on aurait aimé faire/dire/lire/écrire/chanter et en rire
- Regarder par la fenêtre les jours de grand vent et lire avec un breuvage chaud à mes côtés
- Décorer la maison à Noël et passer pour la dingo du quartier qui ne retire pas sa couronne de houx pendant 365 jours
Comme le dit John Keating dans un de mes films préférés, le Cercle des Poètes Disparus (merci au poète en question dans le film… le vrai auteur de ce passage… bon, si vous n’avez pas les références, je ne peux plus grand-chose pour vous !!)
« Je partis dans les bois
car je voulais vivre sans me hâter,
vivre intensément et sucer toute
la moelle secrète de la vie.
Je voulais chasser tout ce qui dénaturait la vie,
pour ne pas, au soir de la vieillesse,
découvrir que je n’avais pas vécu. »